Produits dérivés, options et futures : levier, hedging, fiscalité et comptabilité
Introduction
Les produits dérivés options et futures (derivatives) sont au cœur de la finance et de la comptabilité financière moderne. Leur valeur dépend d’un actif sous-jacent (actions, devises, indices, matières premières, taux d’intérêt ou crypto-actifs).
Ils sont utilisés pour :
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se couvrir contre les risques (hedging),
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spéculer,
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ou optimiser la gestion de trésorerie.
Cet article détaille :
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les principaux instruments (options, futures et autres dérivés),
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l’effet de levier et ses risques,
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le hedging pour la gestion des risques,
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la fiscalité applicable (Suisse et Europe),
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la comptabilité financière selon IFRS et Swiss GAAP FER.
Comprendre les produits dérivés options et futures
Définition générale
Un produit dérivé (Options et Futures) est un contrat financier dont la valeur dépend d’un actif sous-jacent.
Son prix varie en fonction :
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du cours du sous-jacent,
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de la volatilité,
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du temps restant avant l’échéance,
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du niveau des taux d’intérêt.
Marchés organisés et marchés OTC
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Marchés organisés (bourses) : ex. Eurex, CME.
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Contrats standardisés.
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Chambre de compensation qui limite le risque de contrepartie.
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Marchés de gré à gré (OTC) : ex. swaps, options exotiques.
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Plus flexibles.
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Risque de contrepartie plus élevé.
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Besoin d’une documentation juridique (ex. contrat ISDA Master Agreement).
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Les options : droit d’acheter ou de vendre
Qu’est-ce qu’une option ?
Une option est un contrat qui confère à l’acheteur le droit, mais non l’obligation, d’acheter (call) ou de vendre (put) un actif à un prix d’exercice (strike) avant ou à l’échéance.
Types d’options
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Call : droit d’acheter le sous-jacent à un prix fixé.
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Put : droit de vendre le sous-jacent à un prix fixé.
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Options européennes : exercice uniquement à l’échéance.
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Options américaines : exercice possible à tout moment.
Exemple pratique
Une entreprise importatrice achète un call sur EUR/CHF pour se protéger d’une hausse de l’euro.
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Si l’euro grimpe, l’option couvre la perte de change.
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Si l’euro baisse, l’option expire sans valeur et seule la prime est perdue.
Les futures : engagement ferme
Définition
Un contrat à terme standardisé (future) engage l’acheteur et le vendeur à acheter ou vendre un actif à une date future et à un prix prédéterminé.
Points essentiels
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Contrats standardisés et négociés en bourse.
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Soumis à des marges initiales et à des appels de marge quotidiens (mark-to-market).
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Grande liquidité et possibilité de déboucler avant l’échéance.
Exemple pratique
Un producteur de blé vend des futures pour fixer un prix de vente avant la récolte.
→ Il se protège ainsi d’une baisse des prix et assure une marge minimale.
Effet de levier : multiplicateur de gains et de pertes
Qu’est-ce que le levier ?
L’effet de levier permet de contrôler une exposition importante avec un capital limité (prime d’option ou marge initiale).
Un petit mouvement du sous-jacent peut entraîner un gain ou une perte amplifiée.
Exemple chiffré
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Achat d’un future sur un indice à 10 000 points.
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Marge initiale : 5 % = 500 points.
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Si l’indice monte de 1 %, le gain est de +20 % sur la marge.
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Inversement, une baisse de 1 % entraîne une perte de 20 %.
Conséquences
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Avantage : optimisation du capital.
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Risque : pertes rapides, parfois supérieures au capital initial, notamment sur la vente d’options non couvertes.
Hedging : protéger les marges et stabiliser les flux
Pourquoi couvrir ses risques ?
Le hedging consiste à utiliser des dérivés pour neutraliser un risque de marché (devises, taux d’intérêt, matières premières).
Exemples
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Entreprise exportatrice : achat de futures sur devises pour fixer un taux de change.
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Institution financière : utilisation de swaps de taux pour se protéger d’une hausse des taux.
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Investisseur privé : achat de puts sur un indice pour protéger un portefeuille d’actions.
Objectif
→ Stabilité des flux financiers, pas le profit.
Le hedging agit comme une assurance pour sécuriser les marges et la trésorerie.
Fiscalité des produits dérivés
Fiscalité en Suisse
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Investisseurs privés : gains considérés comme gains en capital privés, en principe exonérés d’impôt si aucune activité professionnelle de trading n’est prouvée (Circulaire AFC 36).
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Entreprises : gains et pertes soumis à l’impôt sur le bénéfice (12 % à 21 % selon le canton).
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TVA : généralement non applicable sur les transactions financières.
Fiscalité internationale (exemples)
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France : flat tax 30 % ou barème progressif.
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Espagne : 19–28 % selon la plus-value.
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UE : application de la directive MiFID II pour la transparence et la protection des investisseurs.
Optimisation
Une planification fiscale en amont (par ex. choix du siège ou de la holding) permet de limiter la double impositiongrâce aux conventions fiscales bilatérales.
Comptabilité financière des dérivés
Normes applicables
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IFRS 9 et Swiss GAAP FER imposent la comptabilisation à la juste valeur (fair value), avec ajustement :
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soit au compte de résultat,
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soit directement dans les capitaux propres si le dérivé est qualifié de couverture.
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Comptabilité de couverture (hedge accounting)
En cas de couverture (cash flow hedge ou fair value hedge) :
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Les variations de valeur sont enregistrées dans les autres éléments du résultat global (OCI).
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L’impact sur le compte de résultat est limité.
Exemple pratique
Une société achète un swap de taux pour se protéger contre une hausse des taux :
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Comptabilisation du swap à sa juste valeur au bilan.
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Gains ou pertes inscrits dans l’OCI si la couverture est qualifiée.
Archivage et obligations légales
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Conservation des livres et pièces comptables : au moins 10 ans (CO art. 958f).
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Les sociétés cotées doivent publier un rapport de gestion décrivant les instruments financiers utilisés et leur impact sur les risques.
Points clés pour les entreprises suisses et internationales
Bonnes pratiques
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Définir une politique interne sur l’utilisation des dérivés.
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Documenter chaque transaction (contrats ISDA, justification économique).
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Mettre en place une comptabilité de couverture si l’objectif est la protection des flux.
Rôle d’une fiduciaire spécialisée
Un partenaire comme RISTER – Fiduciaire à Genève peut :
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Structurer les opérations pour optimiser la fiscalité,
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Assurer la conformité comptable et légale,
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Conseiller sur l’utilisation stratégique des produits dérivés dans une société holding ou une entreprise de négoce.
Conclusion
Les produits dérivés – options, futures, swaps – sont des instruments essentiels pour :
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gérer les risques financiers (hedging),
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optimiser le capital via l’effet de levier,
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planifier la fiscalité,
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stabiliser les flux de trésorerie.
Mais ils nécessitent :
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une maîtrise des risques,
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une connaissance approfondie des normes fiscales et comptables,
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un suivi précis des obligations réglementaires.
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